[Cité Orientale] Un corps retrouvé
[Cité Orientale] Un corps retrouvé
Dans l'après-midi, un corps aurait été retrouvé sur le chemin sud menant à la Cité Orientale.
Sans doute un voyageur ayant fait une mauvaise rencontre.
Il se murmure dans la cité qu'il aurait été tailladé sur tout le corps avant d'être dépouillé de ses biens, y compris ses vêtements.
Un sort bien malheureux pour ce pauvre anonyme.
Sans doute un voyageur ayant fait une mauvaise rencontre.
Il se murmure dans la cité qu'il aurait été tailladé sur tout le corps avant d'être dépouillé de ses biens, y compris ses vêtements.
Un sort bien malheureux pour ce pauvre anonyme.
Dernière modification par Hoela le 23 mars 2018, 13:56, modifié 1 fois.

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Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
Un second corps a été retrouvé cinq jours plus tard dans la même zone, selon le même mode opératoire. A la différence près que cette fois, la victime a été poignardée avec une arme de type dague ou petit couteau, de façon bien plus propre et précise.
Il s'agirait d'un homme, la quarantaine, difficile à identifier car retrouvé sans aucun effet personnel, à moitié dévêtu. On sait juste qu'il n'était pas de la région et voyageait sans doute en direction de la Cité Orientale.
La rumeur court qu'un brigand sévirait et prendrait plaisir à dépecer les voyageurs masculins d'âge mûr...
Il s'agirait d'un homme, la quarantaine, difficile à identifier car retrouvé sans aucun effet personnel, à moitié dévêtu. On sait juste qu'il n'était pas de la région et voyageait sans doute en direction de la Cité Orientale.
La rumeur court qu'un brigand sévirait et prendrait plaisir à dépecer les voyageurs masculins d'âge mûr...

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Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
Apres plusieurs jours à se renseigner, Corwyn n'a pas réussi à trouver de résultats. Il n'a qu'une piste concernant une jeune demoiselle, vivant visiblement dans la rue, il sait qu'elle passe souvent récupérer du pain, il fait donc une surveillance à cet endroit. Il n'imagine pas qu'elle soit responsable mais, il sait que la rue offre beaucoup d'informations.
Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
Quelques morts peuvent cacher de plus sombres desseins. Que des corps, quand bien même furent-ils découverts en dehors de la cité, soient abandonnés à la barbe d'une garde de réputation disciplinée ne laisse présager rien de bon, surtout si ceux-ci compte à leur sort des marques de mutilations.
Il y a peu de temps et assez tard la nuit, plusieurs résidents de la cité Orientale ont remarqué cinq individus partageant des informations à ce sujet. Dès le lendemain, l'un d'eux, fit communiquer au plus haut représentant de la garde qui lui fut accessible une lettre qui quémanderait audience auprès de celui-ci. Il apparaît que ce fait divers intéresse plus que de raison les habitants de la cité, dont une fange moins éparse et anonyme que la majorité de son spectre social. Selon les rumeurs, c'est un Sombre tenant une place privilégiée dans une guilde du coin, qui aurait à la charge, à la demande des siens, de faire la lumière sur cette histoire, mais celui-ci, plutôt que d'enquêter à l'aveugle, semble diriger son attention vers une tout autre mesure.
Il y a peu de temps et assez tard la nuit, plusieurs résidents de la cité Orientale ont remarqué cinq individus partageant des informations à ce sujet. Dès le lendemain, l'un d'eux, fit communiquer au plus haut représentant de la garde qui lui fut accessible une lettre qui quémanderait audience auprès de celui-ci. Il apparaît que ce fait divers intéresse plus que de raison les habitants de la cité, dont une fange moins éparse et anonyme que la majorité de son spectre social. Selon les rumeurs, c'est un Sombre tenant une place privilégiée dans une guilde du coin, qui aurait à la charge, à la demande des siens, de faire la lumière sur cette histoire, mais celui-ci, plutôt que d'enquêter à l'aveugle, semble diriger son attention vers une tout autre mesure.

Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
Pas dupe de la mise en scène, plusieurs habitants de la cité Orientale ont néanmoins apprécié une initiative du Cénacle qui cherche à améliorer leur sécurité. Voilà maintenant plusieurs jours qu'il n'y a pas eu de meurtres et la vie reprenant son cours s'est même étoffée d'une animation nouvelle. En effet, les visiteurs afflux vers la cité, pour de diverses raisons, faisant fi des dernières rumeurs quant à la présence d'un tueur en série. Dès la tombée de la nuit et jusqu'au lever du jour, désormais, le Cénacle organise des patrouilles à l'extérieur de la cité, sur chacune des quatre voies qui y conduisent et à ses alentours. L'un des membres de la guilde s'étant chargé de recruter ces "dit" patrouilleurs fit un remarquable travail à ce niveau en s’attelant à la répartition des zones de surveillance et en payant de ses propres deniers enfants, vagabonds, et résidents divers, pour qu'ils préviennent le Cénacle ou la Garde s'ils repèrent quoi que ce soit qui leur semblerait suspect. C'est donc une prise de conscience collective et une organisation de la sécurité participative et commune que cherchait à engendrer la guilde de la cité. Non en formant des soldats, mais en exerçant une surveillance accrue où chacun veille sur les intérêts de l'autre.
Il y a eu une certaine mise en scène de ces patrouilles et les habitants savaient, comme son organisateur murmure-t-on, que cela n'aiderait pas à attraper le dit assassin. Mais à défaut de cela, celui-ci aurait beaucoup plus de difficulté à s'adonner à ses plaisirs morbides sans que rien ne puisse le repérer. De quoi rassurer les résidents à n'en pas douter.
Il y a eu une certaine mise en scène de ces patrouilles et les habitants savaient, comme son organisateur murmure-t-on, que cela n'aiderait pas à attraper le dit assassin. Mais à défaut de cela, celui-ci aurait beaucoup plus de difficulté à s'adonner à ses plaisirs morbides sans que rien ne puisse le repérer. De quoi rassurer les résidents à n'en pas douter.

Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
En fin de journée, la garde du Château de la Cité sonna l'alerte après avoir repéré au nord une forme non identifiée entrainée par le courant du fleuve.
A l'est du château, là où la route venant de la zone neutre longe le fleuve, les soldats repêchèrent un corps difficile à identifier. Et cela sous le regard horrifié de plusieurs témoins pour la plupart des voyageurs et commerçants transitant par la Cité.
A en juger son état, le malheureux était dans l'eau depuis plusieurs jours.
Malgré le périmètre de sécurité et toutes les précautions prises par la garde, des curieux ne purent s'empêcher de tenter d'observer les opérations tout du long, pour ensuite s'empresser de propager des rumeurs toutes plus folles les unes que les autres.
Pour certain, c'était l'œuvre évidente du tueur en série qui sévissait dans le coin car on murmure que le corps était lardé de profondes entailles et que des cordes à ses chevilles devaient avoir servies pour le lester dans l'eau à l'aide de rochers. Pour d'autres, il s'agissait simplement d'un noyé qui serait tombé accidentellement dans le fleuve.
En tous les cas, l'eau du fleuve aura fait disparaître tout indice et rendu impossible l'identification du lieu du potentiel meurtre.
S'il s'agit véritablement d'un seul et même tueur, il semble redoubler de prudence. Sans doute à cause des patrouilles régulières effectuée autant par la garde que par des villageois, motivés par le Cénacle qui prend cette affaire très à cœur aux dires de la population. Presque plus qu'au Seigneur des lieux à leur plus grand déplaisir.
A l'est du château, là où la route venant de la zone neutre longe le fleuve, les soldats repêchèrent un corps difficile à identifier. Et cela sous le regard horrifié de plusieurs témoins pour la plupart des voyageurs et commerçants transitant par la Cité.
A en juger son état, le malheureux était dans l'eau depuis plusieurs jours.
Malgré le périmètre de sécurité et toutes les précautions prises par la garde, des curieux ne purent s'empêcher de tenter d'observer les opérations tout du long, pour ensuite s'empresser de propager des rumeurs toutes plus folles les unes que les autres.
Pour certain, c'était l'œuvre évidente du tueur en série qui sévissait dans le coin car on murmure que le corps était lardé de profondes entailles et que des cordes à ses chevilles devaient avoir servies pour le lester dans l'eau à l'aide de rochers. Pour d'autres, il s'agissait simplement d'un noyé qui serait tombé accidentellement dans le fleuve.
En tous les cas, l'eau du fleuve aura fait disparaître tout indice et rendu impossible l'identification du lieu du potentiel meurtre.
S'il s'agit véritablement d'un seul et même tueur, il semble redoubler de prudence. Sans doute à cause des patrouilles régulières effectuée autant par la garde que par des villageois, motivés par le Cénacle qui prend cette affaire très à cœur aux dires de la population. Presque plus qu'au Seigneur des lieux à leur plus grand déplaisir.

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Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
Ce matin, un bouvier racontait à une bergère qu'une partie étrange se jouait à la cité Orientale. Une partie entre Chevalier et un Assassin qui jouaient à cache-cache, l'un narguait l'autre qui le traquait, et au milieu, des accablés pour compter les points. On ne ménagea pas les efforts parmi les partisans du Cénacle pour faire à croire que ceux-ci, notamment celui qui eut la charge de la sécurité de la cité, conservaient tout leur calme.
En effet, deux jours plus tard, le fleuve qui contourne la cité Orientale fut remonté jusqu'à la forteresse tout au nord, au-dessus de la tour Cruma, l'épine du dragon comme elle est nommée et jusque-là aux mains de bandits. Une fois sur place, des membres du Cénacle ont assiégés la dites forteresse et dit-on qu'en à peine deux heures, celle-ci était prise. Tout le Cénacle n'y était pas apparemment, mais la présence de quelques-uns aurait finalement suffit. On ignore ce qu'il est advenu des brigands qui la tenait et des prisonniers, mais d'aucun disent que parmi les dignitaires du Cénacle il y a des gens qui préfèrent embaucher que gâcher des talents, peut-être peut-on ainsi espérer des repentances. Le plus important là-dedans, c'est que désormais la passe du nord est fermée par le Cénacle qui tient également le fleuve jusqu'à la cité Orientale. On murmure qu'ils préparent à ce titre des patrouilles fluviales avec la forteresse comme port d'attache pour les petites embarcations qui feront la navette entre la cité et la forteresse. De quoi rappeler aux petits malins qui sèment des cadavres dans les eaux qu'ils pourraient très vite se prendre un cou de harpon s'ils ne changent pas de terrain de chasse très rapidement.
En effet, deux jours plus tard, le fleuve qui contourne la cité Orientale fut remonté jusqu'à la forteresse tout au nord, au-dessus de la tour Cruma, l'épine du dragon comme elle est nommée et jusque-là aux mains de bandits. Une fois sur place, des membres du Cénacle ont assiégés la dites forteresse et dit-on qu'en à peine deux heures, celle-ci était prise. Tout le Cénacle n'y était pas apparemment, mais la présence de quelques-uns aurait finalement suffit. On ignore ce qu'il est advenu des brigands qui la tenait et des prisonniers, mais d'aucun disent que parmi les dignitaires du Cénacle il y a des gens qui préfèrent embaucher que gâcher des talents, peut-être peut-on ainsi espérer des repentances. Le plus important là-dedans, c'est que désormais la passe du nord est fermée par le Cénacle qui tient également le fleuve jusqu'à la cité Orientale. On murmure qu'ils préparent à ce titre des patrouilles fluviales avec la forteresse comme port d'attache pour les petites embarcations qui feront la navette entre la cité et la forteresse. De quoi rappeler aux petits malins qui sèment des cadavres dans les eaux qu'ils pourraient très vite se prendre un cou de harpon s'ils ne changent pas de terrain de chasse très rapidement.

Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
Ce Matin, le siège de la garde de la cité Orientale a reçu un paquet cadeau. Un enfant, tirant une charrette contenant un coffre, remit au premier garde rencontré le contenu de celle-ci avec une lettre adressée directement à l'officier en charge de la garnison. Le Coffre contenait divers vêtements tachés de sang ainsi que nombres d'objets relativement communs. Un garde qui avait vu la scène aura plus tard la mauvaise idée de raconter le contenu de la lettre à sa putain préférée que le racontera à sa maquerelle qui le racontera à son maquereau qui le racontera à son voisin de comptoir jusqu'à ce que toute la cité fut finalement mise au courant et tourna encore plus en dérision la garde. La lettre qui accompagnait le cadeau en expliquait effectivement le contenu. Outre un petit message, il y avait également une petite carte avec une croix dessinée dessus, qui marquait un emplacement.
Il s'agissait simplement du butin de l'assassin présumé que le Cénacle était parvenu à découvrir. Les membres de la guilde après avoir procédé à l'analyse des vêtements et des objets engagèrent une surveillance continuelle de la zone où le butin était enterré et informèrent la garde de leur découverte "par courtoisie". Au cas où celle-ci déciderait finalement de s'intéresser au problème... Le contenu exact du message n'a pas été divulgué, mais il semble qu'il ne manqua pas d'un certain goût de la dérision et que la population, d'une moins pour une partie, a désormais l'impression que son sort concerne beaucoup plus le Cénacle que la garde elle-même.
Un membre du Cénacle fit cependant tourner un petit tract pour rappeler aux résidents de la cité que la garde a toujours parfaitement remplit son rôle dans l'enceinte de la ville et y a parfaitement maintenu l'ordre. De quoi réduire les railleries à des murmures sans pour autant les éteindre.
Il s'agissait simplement du butin de l'assassin présumé que le Cénacle était parvenu à découvrir. Les membres de la guilde après avoir procédé à l'analyse des vêtements et des objets engagèrent une surveillance continuelle de la zone où le butin était enterré et informèrent la garde de leur découverte "par courtoisie". Au cas où celle-ci déciderait finalement de s'intéresser au problème... Le contenu exact du message n'a pas été divulgué, mais il semble qu'il ne manqua pas d'un certain goût de la dérision et que la population, d'une moins pour une partie, a désormais l'impression que son sort concerne beaucoup plus le Cénacle que la garde elle-même.
Un membre du Cénacle fit cependant tourner un petit tract pour rappeler aux résidents de la cité que la garde a toujours parfaitement remplit son rôle dans l'enceinte de la ville et y a parfaitement maintenu l'ordre. De quoi réduire les railleries à des murmures sans pour autant les éteindre.

Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
Depuis presque deux semaines déjà, le présumé tueur en série n'avait pas refait parler de lui. Aucun corps, aucun indice, comme s'il avait tout bonnement disparu. Ou peut-être jamais vraiment existé?
Trois meurtres, trois façons de faire différentes et pour seules similitudes, le lieu et le profil des victimes. Au fond, peut-être n'était-ce qu'un hasard? Peut-être étaient-ce les graciens? Des bandits? Pourquoi forcément un tueur en série?
Peu à peu, les esprits se calmaient et les rumeurs avec eux. Le sujet n'était plus très à la mode et beaucoup étaient passé à autre chose.
Restait que depuis un mois déjà, la forge attendait en vain une commande venue du Nord qui n'arrivait pas. Au point que le chef des lieux dut se mettre en quête d'un nouveau fournisseur. Le marchand ne faisait pas parti des victimes retrouvées, mais on ne pouvait que trouver étrange le fait qu'il n'honore pas son contrat malgré des années de bons et loyaux services.
Bientôt tout le village fut au courant du petit problème du forgeron sans qu'on ne fasse forcément le lien avec les récents meurtres aux alentours.
Trois meurtres, trois façons de faire différentes et pour seules similitudes, le lieu et le profil des victimes. Au fond, peut-être n'était-ce qu'un hasard? Peut-être étaient-ce les graciens? Des bandits? Pourquoi forcément un tueur en série?
Peu à peu, les esprits se calmaient et les rumeurs avec eux. Le sujet n'était plus très à la mode et beaucoup étaient passé à autre chose.
Restait que depuis un mois déjà, la forge attendait en vain une commande venue du Nord qui n'arrivait pas. Au point que le chef des lieux dut se mettre en quête d'un nouveau fournisseur. Le marchand ne faisait pas parti des victimes retrouvées, mais on ne pouvait que trouver étrange le fait qu'il n'honore pas son contrat malgré des années de bons et loyaux services.
Bientôt tout le village fut au courant du petit problème du forgeron sans qu'on ne fasse forcément le lien avec les récents meurtres aux alentours.

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Re: [Cité Orientale] Un corps retrouvé
Début avril
Aurianna était de ces femmes que l’on admire autant que l’on plaint. Autrefois jeune beauté courtisée, elle n’était depuis son mariage plus que l’ombre d’elle-même. Ses boucles d’or en bataille n’étaient plus jamais coiffées. Son teint autrefois blanc comme neige virait au gris l’hiver et fonçait l’été à force de travailler au soleil. Sans parler de ses doigts fins de pianistes détruits par le travail de la terre, la peau devenue rêche et couverte de blessures. Si on l’avait surnommée à une autre époque l’Insouciante, le jugement des habitants de la Cité Orientale avait depuis fort changé.
Oui, Aurianna était devenue la Travailleuse. Ce genre de femme qui ne lâche jamais rien, qui s’oublie au point de ne dormir que quelques heures par jour, à peine de quoi se ressourcer et tenir les vingt-quatre heures suivantes. Si elle avait toujours été très assidue dans le travail de la ferme et la tenue de son foyer, depuis la perte de son fils à l’hiver dernier elle enchaînait ses travaux habituels avec un emploi en ville de nuit. Dans la boulangerie de la veuve Martha, elle avait repris les tâches ingrates du défunt boulanger et aidait la vieille dame à assumer tout ce qu’elle n’avait plus la force de faire. Le tout contre un salaire qui lui permettait de rembourser ses dettes auprès du médecin qui avait tenté de sauver le petit André.
C’était aussi pour elle un moyen d’éviter de voir son cher époux, de ne plus risquer de le croiser dans leur chambre où elle le savait, elle ferait les frais de sa mauvaise humeur et de ses crises de colère. Ivre la plupart du temps, Angus était de ces types admirés qui avaient mal tourné. Après un accident, il avait perdu en partie la motricité d’une de ses jambes, la traînant derrière lui comme un boulet trop lourd. Entretenir son élevage de porc était depuis pour lui un fardeau qu’il avait légué à sa femme. En ville, personne ne souhaitait l’engager, ne voulant pas s’encombrer d’un diminué. Alors il avait trouvé refuge dans les jeux, les prostituées et l’alcool. Grand parieur, mais surtout grand perdant, il pariait le plus souvent jusqu’à sa chemise, voir celle de sa propre femme. Tout ce qu’Aurianna s’évertuait à mettre de côté, il le dépensait et doublait leurs dettes, creusant encore un peu plus profondément le trou dans lequel il enterrait petit à petit sa famille.
Depuis la mort de leur fils, la colère avait pris le dessus sur la tristesse. De l’ivrogne décuvant dans son coin, il était passé à mari violent déchargeant ses frustrations à coup de ceinture et de poings sur sa femme. Alors oui, Aurianna faisait en sorte de ne plus le voir, incapable qu’elle était de l’abandonner une bonne fois pour toute à son sort. On ne quittait pas son mari, c’était ainsi qu’elle avait été éduquée. Mais malheureuse comme une pierre, elle faisait en sorte d’oublier sa peur et son chagrin dans les tâches ardues imposées par la tenue de la ferme et la boulangerie, tout en gardant tout cela pour elle.
Un soir, s’en fut trop. Sur le départ pour rejoindre Martha, elle n’avait pu esquiver Angus qui lui avait barré le passage lorsqu’elle avait tenté de filer au pas de course. Projetée contre la table à manger, elle n’avait pu que subir la colère de celui qu’elle avait aimé à en mourir un jour passé. Il venait de perdre encore une fois sa bourse aux cartes et il comptait bien se venger sur la pauvre Aurianna qui ne se plaignait jamais de rien. Lorsque son calvaire fut terminé, la jeune femme prit ses affaires et s’enfuit en courant jusqu’à la Cité. Tombant dans les bras de Martha en larmes, elle se confia avec force détails sur ce qu’elle vivait depuis trop longtemps sans jamais oser l’évoquer à voix haute. Comme si le faire aurait rendu les choses trop réelles, inacceptables. De longues minutes, elle se confia sans gène et sans peur, sans se douter qu’en arrière-salle, une ombre laissait traîner ses oreilles. Une ombre qui était là pour aider la boulangère à ranger les stocks de farine réceptionnés dans l’après-midi et qui se dit qu’elle était décidément au bon endroit, au bon moment.
Oui, Aurianna était devenue la Travailleuse. Ce genre de femme qui ne lâche jamais rien, qui s’oublie au point de ne dormir que quelques heures par jour, à peine de quoi se ressourcer et tenir les vingt-quatre heures suivantes. Si elle avait toujours été très assidue dans le travail de la ferme et la tenue de son foyer, depuis la perte de son fils à l’hiver dernier elle enchaînait ses travaux habituels avec un emploi en ville de nuit. Dans la boulangerie de la veuve Martha, elle avait repris les tâches ingrates du défunt boulanger et aidait la vieille dame à assumer tout ce qu’elle n’avait plus la force de faire. Le tout contre un salaire qui lui permettait de rembourser ses dettes auprès du médecin qui avait tenté de sauver le petit André.
C’était aussi pour elle un moyen d’éviter de voir son cher époux, de ne plus risquer de le croiser dans leur chambre où elle le savait, elle ferait les frais de sa mauvaise humeur et de ses crises de colère. Ivre la plupart du temps, Angus était de ces types admirés qui avaient mal tourné. Après un accident, il avait perdu en partie la motricité d’une de ses jambes, la traînant derrière lui comme un boulet trop lourd. Entretenir son élevage de porc était depuis pour lui un fardeau qu’il avait légué à sa femme. En ville, personne ne souhaitait l’engager, ne voulant pas s’encombrer d’un diminué. Alors il avait trouvé refuge dans les jeux, les prostituées et l’alcool. Grand parieur, mais surtout grand perdant, il pariait le plus souvent jusqu’à sa chemise, voir celle de sa propre femme. Tout ce qu’Aurianna s’évertuait à mettre de côté, il le dépensait et doublait leurs dettes, creusant encore un peu plus profondément le trou dans lequel il enterrait petit à petit sa famille.
Depuis la mort de leur fils, la colère avait pris le dessus sur la tristesse. De l’ivrogne décuvant dans son coin, il était passé à mari violent déchargeant ses frustrations à coup de ceinture et de poings sur sa femme. Alors oui, Aurianna faisait en sorte de ne plus le voir, incapable qu’elle était de l’abandonner une bonne fois pour toute à son sort. On ne quittait pas son mari, c’était ainsi qu’elle avait été éduquée. Mais malheureuse comme une pierre, elle faisait en sorte d’oublier sa peur et son chagrin dans les tâches ardues imposées par la tenue de la ferme et la boulangerie, tout en gardant tout cela pour elle.
Un soir, s’en fut trop. Sur le départ pour rejoindre Martha, elle n’avait pu esquiver Angus qui lui avait barré le passage lorsqu’elle avait tenté de filer au pas de course. Projetée contre la table à manger, elle n’avait pu que subir la colère de celui qu’elle avait aimé à en mourir un jour passé. Il venait de perdre encore une fois sa bourse aux cartes et il comptait bien se venger sur la pauvre Aurianna qui ne se plaignait jamais de rien. Lorsque son calvaire fut terminé, la jeune femme prit ses affaires et s’enfuit en courant jusqu’à la Cité. Tombant dans les bras de Martha en larmes, elle se confia avec force détails sur ce qu’elle vivait depuis trop longtemps sans jamais oser l’évoquer à voix haute. Comme si le faire aurait rendu les choses trop réelles, inacceptables. De longues minutes, elle se confia sans gène et sans peur, sans se douter qu’en arrière-salle, une ombre laissait traîner ses oreilles. Une ombre qui était là pour aider la boulangère à ranger les stocks de farine réceptionnés dans l’après-midi et qui se dit qu’elle était décidément au bon endroit, au bon moment.

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